Comment trouvez-vous le Schlumbergera?—c’est une plante assez curieuse...
Elle est curieuse comme la plupart des plantes grasses, et finalement celle qu'on appelle le cactus de Noël a en fait sa place toute l'année! C'est une plante intéressante de par sa forme composée de petits rameaux et par ses belles fleurs exotiques.
Le Schlumbergera est un épiphyte, poussant sur les arbres tropicaux sans les gêner. Est-ce que cela fait de lui une plante écologiquement idéale?
C'est une plante qui sait s'adapter et tirer parti de son environnement, c'était donc la plante idéale pour le dessin que j'ai choisi de réaliser. Ses branches sortent d'une cabane comme si la plante s'était tellement développée qu'elle reprend sa liberté par les fenêtres. Comme dans la nature quand elle cohabite avec les arbres tropicaux, dans mon dessin le Schlumbergera s'inscrit dans une construction humaine--sans la détruire mais en reprenant le dessus.
Dans beaucoup de vos dessins, la nature reprend le dessus sur la culture—est-elle plus forte que nous?
J'aime cette idée que la nature est plus forte que nous et qu'elle arrivera toujours à reprendre le dessus.
Les choses que l'homme produit ou construit sont généralement vouées à une fin rapide, et c'est là que la nature vient reprendre ses droits : le vent, l'érosion, la rouille, mais aussi la végétation.
De plus, les créations humaines s'inspirent souvent de la nature sans jamais l'égaler dans sa perfection et son adaptabilité à l'environnement et aux évolutions.
J'ai toujours été intéressé par l'association des choses qui ont de la vie, les plantes, et de celles qui sont usée par le temps, telles que les vieilles cabanes, les ruines etc. au milieu desquelles les plantes s'immiscent et s'installent de manière durable.
Vous avez aussi créé un Schlumbergera découpé en tapis de mousse – pourquoi avez-vous choisi cette matière?
J'ai voulu recréer un Schlumbergera à une plus grande échelle afin d'attirer l'oeil sur cette belle plante, et le tapis de sol de camping m'est venu à l'esprit très vite pour sa couleur verte séduisante. Cette matière offre de nombreuses possibilités, elle s'est imposée à moi comme une évidence et m'a permis de produire une installation à la fois légère et imposante, dans laquelle les branches ont pu s'élever dans l'espace tout en formant une masse volumineuse et aérienne comme peut l'être le végétal.
J'ai aussi trouvé intéressant de travailler sur un tapis de sol, qui est un matériau non-naturel, pour parvenir à une image de végétal vivace. Je suis attaché au détournement des objets, des matières de manière générale dans mon travail.
Quelles autres plantes d’intérieur vous inspirent, et comment?
Je suis très inspiré par les lierres, qui sont également des plantes grimpantes.
Il y a une grande quantité de plantes dans mon appartement, c'est trés important pour moi d'avoir des plantes et d'en etre entouré. Je pense que cela a un impact sur mes dessins aussi. Mon intérieur regorge de cactus et plantes grasses. J'aime les grandes plantes comme certains Philodendrons, qui vont prendre une place importante et imposante dans un lieux, un peu comme une sculpture.
Si je pouvais j'achèterais des plantes toutes les semaines, mais il faut savoir se limiter!
Retrouvez Thibault Gleize sur son site internet et son facebook.