Comment voyez-vous votre rôle de pépiniériste urbaine ?
Je suis jardinière de formation : j’ai tout fait, le paysagisme, la pépinière, tous les métiers de la terre. Mais je me suis rendue compte que ce que j’aime le plus c’est faire plaisir à quelqu’un qui vient acheter une plante pour la faire vivre chez lui. C’est une nouvelle vie qui commence !
Vous avez beaucoup de plantes très différentes les unes des autres: orchidées, cactus, sédums, plantes intérieur, d’extérieur... comment choisissez-vous les espèces ?
Je les aime toutes, mais ce qui me touche le plus ce sont des plantes qui se transmettent, de personne à personne, de génération en génération. En ce moment, il y a un engouement pour les plantes des années 70 : les chlorophytums, les monsteras. Ce sont des plantes simples, qui renvoient à la nostalgie de l'enfance. On se rappelle les avoir vues chez nos parents ou grands-parents. J’adore les bégonias par exemple !
Vous vendez des plantes de toutes les tailles, de la plante très grande et sculpturale jusqu’à la petite bouture.
Je voudrais que tout le monde puisse pouvoir s’offrir des plantes, que ce ne soit pas considéré comme un luxe. Il y en a pour tous les budgets, tous les styles. Ma clientèle est diverse et variée, c'est ce qui me plaît. J’ai des hipsters, des mamies du quartier, des enfants... Tout le monde aime les plantes. Quand j'ai du mal à en vendre certaines que j'affectionne particulièrement, je vends alors leurs boutures !
Quelle est la clef pour réussir une bonne décoration végétale chez soi ?
Le fait de faire de la scénographie de plantes pour les marques, comme Sézane ou Marie Sixtine, m'a fait constater que les plantes sont un vecteur de vie. J’aime en particulier la déco vintage, les pots en terre cuite (qui conviennent d'ailleurs mieux aux plantes que le plastique). Chez soi il faut juste prendre ce que l’on aime, créer des petits coins-plantes, les faire vivre et vivre avec…
On remarque que les gens se sentent très bien dans votre magasin : ils repartent tous joyeux. Comment expliquez-vous l’effet plantes ?
Les gens sont émerveillés quand ils sont parmi les plantes. Ils passent un temps fou au magasin. C’est petit, lumineux, l’atmosphère est cosy et calme, même en hiver. Et il y a une grande variété de plantes. Dans nos vies urbaines, ce sont des textures et couleurs dont nous manquons ; il faut se rapprocher des plantes !
*L’hôpital St. Vincent de Paul a fermé ses portes en 2010, mais en 2015 le collectif Plateau Urbain a obtenu l’autorisation d’occuper le site avec des installations temporaires d'artisans et d'artistes. Une brocante, des cafés, et des ateliers d’artistes ont suivi, ainsi que Mama Pétula et sa maison des plantes.